lundi 15 février 2010

travaux d'agrandissement de la voie sur l'avenue Cheickh Anta Diop



Circulation difficile pour piétons et véhicules.


Circuler sur l’avenue Cheickh Anta DIOP ces derniers temps relève quasiment d’un parcourt du combattant. Au-delà des embouteillages qui ont décuplés, les piétons, eux aussi, éprouvent d’énormes difficultés à se déplacer du fait des travaux qui y sont effectués. Du canal au supermarché Score Sahm, la physionomie des lieux est complètement transformée. Pelleteuses, gravats, tas de latérite… font désormais partie du décor

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Embouteillages ; concert de klaxons ; piétons se faufilant entre les véhicules et blocs de béton gisant sur ce qui naguère faisait office de trottoir : c’est le spectacle qu’offre désormais l’avenue Cheickh Anta DIOP. Et pour cause, le déroulement des travaux suite à la décision de la marie de Dakar d’agrandir la chaussée sur certaines rues. L’objectif est entre autres d’apporter une solution aux multiples embouteillages enregistrés sur nombre de voies devenues trop exiguës face à un accroissement incontrôlable du parc automobile dakarois. La circulation devient très difficile sur cette avenue depuis le début des travaux. Elle l’est d’autant plus pour les piétons qui dorénavant n’ont plus de trottoir.

Il est midi. A la hauteur du canal, l’embouteillage est encore plus monstre qu’il y a quelques jours. A plus de cinquante mètres de là, dans le sens de la Médina, les gravats débordent sur la chaussée, la rétrécissant davantage. Sur le pan droit de la voie, des branches dégringolent des arbres sous la pression des machettes de bûcherons. Ces hommes visiblement robustes, le torse nu, élaguent quelques arbres en vue d'une éventuelle coupe. Les fracas des branches au contact du sol, les bruits de klaxons et vrombissements de véhicules se mêlent dans une cacophonie indescriptible. « Ce n’est pas sérieux, ils ne peuvent pas couper les branches alors que les gens passent juste en dessous », fulmine une dame enjambant péniblement les énormes blocs de béton sur le côté. Les plus intrépides, eux, préfèrent rivaliser avec les véhicules sur la chaussée. Les Paroles désobligeantes ne manquent pas de fuser entre un automobiliste effleurant un piéton et un car- rapide vidant son pot d’échappement sur les passants.

Quelque cent mètres plus loin, au niveau du commissariat du 4e arrondissement, une pelleteuse obstrue la voie le temps de charger un camion de ces énormes blocs de béton qui jonchent le trottoir. L’opération se déroule avec minutie, immobilisant pendant près de cinq minutes piétons et véhicules. En face, le Madison Club, une boîte de nuit qui a vu une partie de sa façade détruite par suite de ces travaux, se façonne un nouveau visage. On peut y voir des ouvriers à l’œuvre. Cette zone a la particularité d’avoir déjà les trottoirs quasi dégagés. Ce qui n’empêche guère les piétons de continuer obstinément de marcher sur la voie en se faufilant entre les véhicules. « Je n’ai pas envie de me salir, il y a trop de sable sur le côté. Je préfère marcher sur la chaussée », lance avec un sourire M .GUEYE vêtu d’un costume beige. Devant, sur le côté qui fait face à la station Total, les trottoirs ont également disparus. Là, des tuyaux d’eau ont été extirpés du sol. La principale conséquence en est la formation d’une longue « tranchée » s’étendant pratiquement jusqu’à l’extrémité du mur de l’hôpital Abass NDAO. C’est là encore une des raisons qui rend ce côté, pourtant débarrassé de ces gravats, presque impraticable par les piétons. Mme NDIAYE flanquée de ses deux mioches d’environs sept et huit ans nous confie qu’elle ne les laisse plus aller à l’école, et en revenir tout seul depuis le début des travaux. « Ils sont trop turbulents, j’ai peur qu’ils se fassent mal avec tous ces gravats et trous qui jonchent le passage », renchérit-elle.

Non loin de là, en face de l’entrée principale du complexe qui abrite le supermarché score sahm, un impressionnant jet d’eau fuse du sol. Une maladresse du conducteur de l’engin chargé d’en extraire les tuyaux en est l’origine. En une manœuvre incontrôlée, la pelle de l’engin a perforé une canalisation non localisée. L’eau gicle sur le côté, le rendant boueux mais aussi sur la chaussée, créant une mare qui, au passage des véhicules « crache » ses eaux sur les passants. A cet endroit, les piétons n’ont d’autres choix que de retrousser leurs pantalons et de se presser pour éviter les éclaboussures. A deux pas de là, au détour de la barrière du supermarché sahm, trônent deux tas de latérite. Plus loin en allant dans le sens de l’avenue Blaise DIAGNE la circulation se normalise pour piétons et véhicules. C’est la fin du calvaire.

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