vendredi 7 août 2009

élection présidentielle antcipée au Gabon


Analyse de jean steeve Doumbeneny


QUI SERA LE PROCHAIN LOCATAIRE DU PALAIS DU BORD DE MER?



Le somptueux palais en marbre du bord de mer, réfectionné à coup de milliards il y a quelques années connaîtra son nouvel occupant au soir du 30 août prochain. Date à laquelle les Gabonais éliront le quatrième président de leur Histoire mais surtout le successeur du très charismatique défunt président Omar Bongo Ondimba. Quelques années auparavant, l’annonce par le gouvernement du lancement des travaux de réfection du palais présidentiel apparut aux yeux de nombre de gabonais comme un signe de mauvais augure. On pouvait en effet entendre çà et là qu’Omar Bongo, qui pour la circonstance avait élu domicile dans sa villa de la sablière, préparait un palais neuf à son successeur. L’histoire on peut le dire leur donnera raison un fameux 08 juin 2009 lorsqu’un communiqué signé Jean Eyeghé Ndong, premier ministre d’alors vint corroborer le présage en annonçant la mort du « boss » à Barcelone des suites d’une crise cardiaque.


Mais de quel successeur s’agissait-il ? Le « vieux » avait-il choisi un dauphin ? Tout porte à croire que non. La présidente intérimaire, Rose Francine Rogombé va du reste, dans une interview accordée à Rfi abordé dans ce sens en avançant qu’ « il ne nous a pas laissé un nom », faisant allusion au défunt président. Les luttes intestines au sein du parti au pouvoir (PDG) et les candidatures en indépendant de nombre de cadres de cette formation politique à la présidentielle du 30 août prochain étaye on ne peut mieux la thèse selon laquelle feu Omar Bongo Ondimba, par ailleurs président fondateur du PDG n’aurait choisi personne pour lui succéder. Mieux, il n’aurait pas eu le temps de le faire, la faucheuse l’ayant pris au dépourvu. La succession qui naguère alimentait les débats souterrains au palais du bord de mer est dorénavant ouverte. On peut désormais en parler ouvertement sans être inquiété, l’heure étant opportune. Ce qui n’était pas possible du vivant du patriarche car la seule évocation de ce qui jusque là était considéré comme un tabou, le faisait sortir de ses gonds. Tous ce qui s’y risquaient étaient en butte à ses foudres et se le mettaient de facto à dos. L’évocation de la succession d’Omar bongo sous Omar Bongo, relevait donc de la témérité.


De toute façon la problématique de la succession d’Omar Bongo n’est plus ou presque d’actualité, du moins au sein de son parti le PDG. En effet le nom du candidat qui défendra les couleurs de cette importante formation politique est connu depuis près de deux semaines. Sans surprise aucune, c’est sur le fils du défunt président, Ali Ben Bongo Ondimba que le dévolu du parti a été jeté par consensus. Choix très controversé par certains hiérarques du parti au pouvoir qui ont dénoncé la manière dont le candidat a été choisi et le non respect des statuts du parti .Entre autres pédégistes à avoir fustigé ce choix, il y a deux barons de cette formation politique et non des moindres .Il s’agit du premier ministre démissionnaire Jean Eyeghé Ndong et de son ancien ministre des mines Casimir Oye Mba qui pour traduire en acte leur mécontentement , Claquent la porte du PDG et se présentent en indépendant. Rappelons que les concernés étaient en lice avec une huitaine d’autres candidats à la candidature du parti démocratique gabonais qui on le sait n’a retenu aucun d’eux.


C’est donc une élection aux allures de « tous contre Ali »qui se profile à l’horizon. Tous contre Ali mais à condition d’y aller en ordre dispersé .Le paradoxe est grand. D’autant plus grand que André Mba Obame, ancien ministre de l’intérieur lui aussi démissionne du PDG et se présente en indépendant contre son « frère » de toujours au mépris d’une amitié vielle d’au moins vingt cinq ans .Serait-ce une imposture ? L’avenir nous le dira .Mais nous savons au moins que ce mot, «imposture » servit entre autres de titre à un ouvrage écrit par ce dernier (réponse à une imposture) pour dénoncer ce qu’il qualifiait alors de traitrise du désormais opposant Zacharie Myboto lorsque celui-ci se présenta au scrutin présidentiel de 2005 après être parti quatre ans plus tôt du PDG avec fracas.


Les prétendants au poste sont nombreux. La Cour constitutionnelle a à ce jour avalisé 23 candidatures. Jamais une élection présidentielle n’a suscité autant d’engouement et d’intérêt pour les Gabonais. Nonobstant quelques candidatures folkloriques, nombreux sont ceux qui croient réellement en leurs chance de l’emporter face au candidat du parti au pouvoir. On les trouve aussi bien parmi les démissionnaires du PDG, dans ce qu’on pourrait aujourd’hui qualifier de défunte majorité présidentielle que dans l’opposition. Quelles sont donc leurs chances ? Sur quoi comptent-ils ?


Parmi les démissionnaires du parti démocratique gabonais, l’un des plus charismatiques et des plus populaires est sans nul doute l’ancien ministre des mines Casimir Oye Mba. C’est le plus expérimenté de tous. Premier chef du gouvernement gabonais de l’ère démocratique après un brillant passage de douze ans à la BEAC (Banque des Etats De l’Afrique Centrale) cet éminent économiste a passé pas moins de 19 ans en continu dans les différents gouvernements depuis 90.Outre le poste de premier ministre qu’il a occupé pendant près de quatre ans, Casimir Oye Mba a géré des portefeuilles stratégiques tel que celui des Affaires étrangères, de la planification et avant sa démission du gouvernement celui des mines et du pétrole. Fort de ce parcours, ce fang (ethnie majoritaire au Gabon à proportion de 40%) de 67 ans jouit d’un grand respect tant dans le gouvernement que dans le parti. Selon certains dires, il aurait même été le véritable candidat choisi par le fameux consensus du PDG. Rigoureux et très admiré, notamment par la gent féminine pour son élégance physique, « Cam la class » comme l’appellent affectueusement les Gabonais jouera un rôle crucial dans cette élection.


Jean Eyeghe Ndong le premier ministre sortant n’est pas en reste. Ce natif du quartier Kembo (quartier du 2e arrondissement de Libreville) comme il aime à le rappeler s’est au fil du temps attiré la sympathie des Gabonais par son franc parlé .Très populaire dans le 2e arrondissement de Libreville dont il est du reste l’élu à l’assemblée nationale, il ne s’était pas fait prier pour le démontrer en infligeant une déconvenue électorale à l’ex opposant farouche,Mba Abessole lors du scrutin législatif de 2006.Mais il faut rappeler que sa popularité est relative et s’est réellement forgée ces deux dernières années. Ce fut en effet très difficile pour lui de trouver ses marques à la tête du gouvernement après son saut spectaculaire de ministre délégué au finance à premier ministre. Cette nomination avait surpris plus d’un, mais en partie, lorsqu’on sait que feu Omar Bongo Ondimba était passé maître dans l’art de la surprise. Peu charismatique à l’époque, il a eu toutes les peines du monde à se faire véritablement entendre au sein du gouvernement dont il avait la direction. Jean Eyeghe Ndong est par ailleurs de la famille Léon Mba, père de la nation gabonaise. Il ne s’en cache d’ailleurs pas et ne manque plus depuis un certain temps les occasions de dire haut et fort qu’il est le « petit frère » du père de l’indépendance. Peut être voit-il en cela un avantage concurrentiel.


Le troisième homme de cette première série est André Mba Obame. La candidature en indépendant de l’enfant terrible du parti (PDG) est assurément celle qui fait couler le plus d’encre et de salive. Ami de longue date d’Ali Bongo candidat investi par le PDG, André Mba Obame était incontestablement une des figures de proue du courant des Rénovateurs au sein du parti au pouvoir, il en était le maître à penser. Dans une interview sur France24, l’ancien ministre de l’intérieur a dit s’être présenté en réponse au manque de légalité qui a prévalu lors du choix du candidat PDG. Il se revendique par ailleurs comme tant d’autre héritier politique du défunt président Bongo tout en signifiant qu’Ali bongo reste son « frère ».L’homme est franchement impopulaire. Il misera surement sur un matraquage médiatique autour de sa campagne en utilisant TV+, première chaine de télévision privé au Gabon, organe de presse qui lui est proche. Rappelons que cette chaine de télévision avait fait une couverture extraordinaire de la campagne d’Omar Bongo à la présidentielle de 2005, retransmettant en direct tous les meetings du candidat à travers le pays. Mba Obame pourrais s’en inspirer. A moins que ses anciens camarades du parti au pouvoir n’entravent cette entreprise. La très célèbre radio « soleil » du père Paul Mba Abessole n’avait-elle pas cessé d’émettre au plus fort de la contestation des résultats de l’élection présidentielle de 1993, après avoir reçu la visite d’hommes en treillis ? Ce scénario n’est pas souhaitable.


Dans les rangs de l’ex majorité présidentielle, deux candidats se sont déclarés. Il s’agit de Pierre Claver Maganga Moussavou et de Paul Mba Abessole. Le premier cité n’a réellement jamais constitué un obstacle majeur dans une élection présidentielle. Mais sa présence sur l’échiquier politique gabonais est non négligeable. Pour le second, on pourrait au regard de ce qu’il est politiquement devenu, dire qu’il se jette dans la course par instinct de survie politique. En effet l’opposant le plus coriace qu’Omar Bongo ait jamais connu souffre désormais d’une impopularité avérée à travers le pays du fait de son flirt avec le pouvoir. Il s’arc-boutera assurément sur les nostalgiques de sa gloire de 93.Mais parmi les nostalgiques de cette époque, nombreux sont ceux qui lui en veulent pour avoir perdu qui un parent, qui un ami…au nom de la sacro-sainte alternance dont il était alors l’incarnation. A son très célèbre slogan d’antan « hôpital cadeau, école cadeau » s’ajoute désormais « un toit pour tous ».

Dans les rangs de l’opposition, deux principaux candidats donneront du fil à retordre au candidat du parti au pouvoir. Il s’agit de Pierre Mamboundou et de Zacharie Myboto. Le premier cité est sans conteste le candidat le plus populaire des 23 en lice. Pierre Mamboundou est en effet depuis l’élection présidentielle de 1998 le principal challenger du parti au pouvoir. Très proche du populo, il à l’avantage de n’avoir jamais participé à la gestion des affaires de l’Etat au plus haut niveau, comme c’est le cas pour les précédents. Mais sa popularité a quelque peu été écornée ces derniers temps en raison de la fameuse affaire dite « des 11 milliards » destinés aux travaux de la ville de Ndéndé dont il est en outre l’élu à l’Assemblée nationale. On reproche également à la coalition dont il est le candidat de n’être composée que de « sudistes ».En outre la présence à ses côtés des personnalités telles que Me louis Gaston Mayila (ex baron du régime) est très mal interprétée et fâche une frange de son électorat .Mais « Piero » est déterminé, pour lui le palais du bord de mer n’aura jamais été aussi proche.

Zacharie Myboto pourrait avoir le même sentiment. Le président de l’UGDD (union gabonaise pour la démocratie et le développement) est en effet depuis son fracassant départ du PDG en 2001, une des personnalités les plus influentes de l’opposition dite radicale au Gabon. En seulement quelque cinq ans d’existence, son parti a gagné du terrain sur l'échiquier politique national. Le précédent scrutin local en n’est l’illustration. L’UGDD est en effet, à l’issue de cette élection arrivée en deuxième position après le PDG, engrangeant près de 300 conseillers à travers le pays. Fait souvent homis, le président de l’UGDD est l’unique candidat de poids issu de l’ethnie Ndzebi (un des trois groupes ethniques les plus important du pays) en course dans cette bataille électorale. C’est une donnée qui pourrait jouer en sa faveur dans cette élection où l’on note une forte propension au repli identitaire.


Ali Bongo qui a l’avantage d’être le candidat du parti au pouvoir devra donc faire face à tous ces dinosaures de la scène politique gabonaise. Pour compenser sa relative impopularité, l’actuel ministre de la défense qui oscille toujours à démissionné de son poste s’appuiera sur le « monstre » électoral qu’est le PDG, son parti. En dépit de certains départs enregistrés , le PDG reste le parti politique le mieux organiser et le mieux déployé sur toute l’étendue du territoire nationale. On ne saurait vendre sa peau avant de l’avoir tuer. La présence dans ses rangs des vieux routiers de la politique tel que Mboumbou Miyakou et Ntoutoome Emane en dit long. Le PDG telle une équipe de football défendra son titre par tout les moyens .Organise t-on une élection sous nos latitudes pour la perdre ? Cette question trouvera réponse au soir du 30 août prochain.

dimanche 2 août 2009

Election présidentielle anticipée au Gabon:Assemblée générale des casimiriens de Dakar.



LE MJC DEFEND SON CANDIDAT LORS DE SON ASSEMBLEE GENERALE.












Le mouvement des jeunes casimiriens de Dakar a organisé ce samedi sa seconde assemblée générale à l’ENEA .Pendant près de 2h d’horloge, les casimiriens ont tenu à donner les raisons du choix de Casimir Oye Mba comme candidat à la présidentielle gabonaise du 30 août prochain.






Le mouvement des jeunes casimiriens (MJC) du Sénégal, a dans la perspective de la prochaine élection présidentielle au Gabon, tenu sa deuxième assemblée générale ce samedi 01 août dans l’enceinte de l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée(ENEA).C’est l’amphithéâtre de cet établissement devenu un lieu stratégique pour toutes les rencontres de la communauté gabonaise qui a prêter son cadre à l’assemblée. Pas moins de trente personnes étaient présentes à la réunion qui a axée son ordre du jour autour de trois points essentiels à savoir, la définition du contexte de l’élection, la présentation du MJC partant celle de leur candidat et la mise en place des sections et cellules.


Pendant près de 2h d’horloge, les jeunes casimiriens ont échangé avec l’assistance, qui par des questions pertinentes à bien voulu connaître les motivations du candidat Casimir Oye Mba et ce qu’il entend apporter aux Gabonais une fois à la magistrature suprême. C’est au travers d’un exposé très explicatif que les casimiriens ont présenté les atouts de leur « champion », évoquant entre autres, sa compétence ; sa rigueur ; son expérience ; sa probité ; et sa capacité à fédérer.


La réunion a été rythmée par des interventions sporadiques à l’instar de celle d’un jeune participant qui a tenu à savoir si la candidature de Casimir Oye Mba n’était pas une réponse à « l’égoïsme » dont il aurait été victime au sein de son ex parti le PDG (sic).Rappelons que le concerné était candidat à la candidature du parti démocratique gabonais (parti au pouvoir),duquel il a démissionné après qu’il n’eut été retenu comme porte étendard de cette formation politique à la présidentielle anticipée du 30 août prochain.


Cette assemblée générale a également été l’occasion de choisir des volontaires pour la coordination des diverses sections et cellules créées pour la circonstance dans la ville de Dakar. Notons que le mouvement des jeunes casimiriens est un mouvement de soutien à la candidature de Casimir Oye Mba né au lendemain de sa démission du PDG .Il est par ailleurs, le premier mouvement à avoir appelé à la candidature de l’ex ministre des mines depuis Dakar, à la faveur d’une conférence de presse dans un hôtel de la place. Le MJC est à ce jour présent dans près d’une dizaine de pays à travers le monde.


La réunion a pris fin autour de 19h, dans une ambiance bon enfant sur une importante communication relative à l’éventuelle arrivée du candidat Oye Mba à Dakar, dans le courant de la semaine.


source photo:www.gaboneco.com