vendredi 24 février 2012

visite du procureur de la République dans les mairies d'arrondissements de Libreville










Pour des actes d’état civil en bonne et due forme








Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville Sidonie-Flore OUWE poursuit les visites qu’elle entreprend depuis le 22 février dernier dans les mairies d’arrondissements de la capitale, aux fins de s’assurer du respect des procédures en matière d’établissement des actes d’état civil. La mairie du deuxième arrondissement a constitué l’étape du jeudi 23.

Après la mairie du 1er arrondissement, c’est celle du deuxième qui a reçu avant-hier la visite du procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Sidonie-Flore OUWE. Cette visite comme la précédente a permis à l’autorité judiciaire de s’imprégner de l’état des actes d’état civil délivrés aux usagers et de s’assurer du respect de la procédure relative à l’établissement desdits documents. Il s’agit particulièrement des actes de naissance, des actes de mariage et autres actes de décès. «C’est en considération des plaintes qui nous parviennent au sujet de la reconstitution des actes de naissance et de la perte de certains registres entre autres, que nous avons initié cette action, ce, conformément à l’article 165 du code civil qui nous permet de contrôler la tenue des registres d’état civil », a argué le procureur de la République.



A mi-parcours, le constat relève comme on pouvait s’y attendre d’énormes manquements en matière de respect des procédures dans l’établissement de certains actes d’état civil, les actes de naissance en l’occurrence. L’on note par exemple dans certains cas, la non fourniture de toutes les pièces nécessaires à l’établissement d’un acte de naissance qui en dépit de cela est pourtant délivré à celui qui en fait la demande. Autre anomalie relevées entre autres, l’absence de signatures des parents sur certains exemplaires d’actes de naissance etc.




Soulignons que la mairie du deuxième arrondissement, malgré les quelques manquement observés, fait, de l’aveu du procureur de la République des efforts dans la tenue de ses registres d’état civil en comparaison avec la mairie du 1er arrondissement où le constat est peu reluisant. L’un des objectifs de ces contrôles est d’obtenir au bout de six mois un état concret des registres d’état civil des mairies de Libreville. C’est aussi un moyen de renforcer on ne peut plus la collaboration entre les mairies et le tribunal.

mercredi 8 février 2012

Un jeune chasseur se noie à Mourindi




Il se noie au cours d’une partie de chasse


Stévy Nzitsa, un jeune chasseur, a perdu la vie par noyade à Mourindi dans la province de la Nyanga. Ce décès accidentel se révèle être le énième d’une série dans cette contrée et exhale pour certains un relent de meurtre.



Le cadavre du jeune homme a été repêché des eaux de la rivière Douigni le vendredi 27 janvier dernier, trois jours après sa disparition. Tout commence le mardi 24. Nzatsi Stévy âgé de 24 ans prépare comme à son habitude une partie de chasse nocturne. Dans la plupart des cas il y va seul mais pour cette fois-ci il décide d’avoir de la compagnie et demande à son ami Yves Moussounda-Moussounda de partager ce moment avec lui. A la tombée du crépuscule les deux hommes fusils en bandoulière quittent leur petit village, Pahu Nzambi, et s’enfoncent dans la forêt. La partie commence apparemment bien avec un porc- épic à leur tableau de chasse. Puis le gibier se fait rare à mesure que les heures s’égrainent et qu’ils avancent dans la forêt. Il est déjà environ 2 heures du matin quand, constatant qu’ils n’avaient jusque-là pas grand-chose, Nzatsi Stévy propose à son compagnon d’aller au-delà de la rivière Douigni, qu’ils viennent d’atteindre. Connaissant cette partie de la forêt qu’ils estiment giboyeuse pour y avoir chassé à maintes reprises, il espère étoffer leur tableau de chasse. Une idée que son ami Yves Moussounda-Moussounda, ne trouve pas excellente selon le témoignage qu’il livrera à la brigade de gendarmerie de la sous-préfecture de Mourindi. Il affirmera même l’en avoir vivement dissuadé mais en vain.




Devant l’opiniâtreté de son ami, Yves M.M, toujours selon ses dires, se résout à traverser le cours d’eau avec son compagnon. Pour évaluer la profondeur de l’endroit de la rivière part lequel ils devaient traverser le jeune Stévy Nzatsi s’aide d’un bâton. Rassuré qu’il pourrait avoir pied sans que son corps s’immerge totalement, il s’engage le premier et entreprend la traversée. Puis arrive le moment tragique. Resté sur la berge, Yves M.M dit avoir vu son ami Stévy Nzatsi glisser puis disparaître sous l’eau en un laps de temps très court, ce sans lancer le moindre cri de secours ni tentative de s’extirper de ce péril. Lui qui est pourtant décrit par Son entourage comme un très bon nageur.




Effarouché, Yves M.M dit avoir mis du temps avant de réaliser ce qui venait de se produire. Après avoir crié en vain le nom de son ami dans cette nuit qui avait profondément envahi la forêt, il décide d’attendre les premières lueurs du jour pour entreprendre ses recherches. Dès l’aube, il dit s’y être attelé. N’ayant rien trouvé, il décide de rebrousser chemin et de regagner le village pour rendre compte de ce qui apparemment était une noyade. Ne connaissant plus le chemin du retour dans cette partie de la forêt dont il dit n’y avoir jamais mit les pieds, Yves M.M déambulera pendant des heures avant de se retrouver dans un autre village situé à quelque 4KM du leur.




Les recherches piétineront pendant un temps avant de reprendre sous la pression exercée par la famille du disparu sur Yves M.M dont elle doute quelque peu de la véracité du témoignage. L’état dans lequel le macchabée a été retrouvé trois jour après la disparition renforcera on ne peut plus leurs soupçons et confortera selon eux la thèse d’un possible meurtre. En effet, le cadavre a été retrouvé la lèvre inférieure amputée, comme arraché à l’aide d’un objet tranchant tel qu’un couteau, les yeux grands ouverts, le ventre pas du tout ballonné comme on l’observe généralement lors des noyades et le corps encore sanguinolent.



Les cas de disparition ou de noyade seraient ces derniers temps monnaie courante dans ce village selon une source s’exprimant sous couvert d’anonymat. « On a déjà en peu de temps enregistré près de quatre décès dans des conditions analogues et pour le moins mystérieuses au sein de cette contrée », confit ladite source. Le présumé coupable, Yves M.M a été entendu deux fois par les agents de la brigade de gendarmerie de Mourindi et relâché faute de preuves probantes pouvant concourir à son inculpation pour meurtre. On a donc conclu à une mort accidentelle. Stévy Nzatsi Qui décède avant d’avoir atteint son quart de siècle vivait depuis quelques temps avec sa grand-mère et sa mère au village Pahu Nzambi, où il s’était replié après avoir raté son bac D par deux fois en 2008 et 2009.Il avait pour projet de se faire un peu d’argent par la vente de gibiers avant de mieux, pensait-il, rebondir en s’inscrivant dans un lycée pour tenter à nouveau de décrocher ce précieux sésame. Il ne connaitra malheureusement jamais cette joie en dépit des sacrifices qu’il a consentis à cet effet.